Des radios contre le blues des bouchons

Des radios contre le blues des bouchons

Des radios contre le blues des bouchonsRien de plus pénible que d’être bloqué dans un embouteillage sur le périphérique parisien ou sur l’autoroute, l’autoradio calé sur FIP ou sur 107,7, et d’entendre la voix suave de l’animatrice susurrer que l’on y est encore pour longtemps. Pourquoi ne l’a-t-elle pas dit plus tôt ! Au moment où l’on aurait encore pu éviter le stress de cet encombrement ?

L’information en temps réel
Le problème des radios qui diffusent de l’information routière est d’apporter celle-ci au bon endroit et au bon moment. Premier souci, la collecte. En France, plusieurs organismes détiennent l’information. A Paris, par exemple, la DDE, la Ville et la Préfecture de police ont connaissance des éventuels travaux, manifestations ou autres faits susceptibles de troubler la circulation. Le centre d’information routière de Rosny-sous-Bois détient de son côté des informations provenant des forces de l’ordre et des sociétés d’autoroutes. La Ville de Paris dispose pour sa part de caméras réparties dans toute la ville qui surveillent la circulation dans les grandes artères. Le Service interdépartemental d’exploitation routière (SIER) de la Direction régionale de l’Equipement possède 3 000 points de surveillance sur le réseau des voies rapides d’Ile-de-France. Mais tous ces détenteurs d’informations
ne sont pas toujours enclins à partager leurs données. Une situation qui se reproduit dans d’autres grandes villes (Lille, Lyon, Marseille). Ensuite, dans le cas des radios nationales, il est quasiment impossible de “cibler” géographiquement l’auditeur et de lui envoyer l’information concernant la région où il se trouve. Seule solution, des “décrochages” régionaux à heures fixes, qui ne sont possibles que sur les grands réseaux nationaux.

Les radios d’autoroutes
107.7 MHz, les panneaux l’indiquent, c’est “la” fréquence des radios d’autoroutes. Tous les quarts d’heure, elles informent de l’état de la circulation de l’autoroute sur laquelle on roule. C’est possible grâce à une technique mise au point par TDF à la fin des années 1980 : la FM synchrone (appelée aussi ISO fréquence). Elle permet la continuité d’écoute d’un même programme sur une même fréquence tout au long d’un itinéraire. Les radios d’autoroutes traitent des bouchons et de leur cause en temps réel. Leurs programmes musicaux sont adaptés à la conduite. Chaque société d’autoroute possède sa radio qui couvre son propre réseau.

Demain
La centralisation des données est à l’ordre du jour. C’est déjà chose faite en Grande-Bretagne. En France, la plupart des détenteurs d’informations routières sont des administrations ou des sociétés de droit privé étroitement liées à l’Etat, qui a donc le pouvoir de les contraindre à créer un “pot commun”. C’est à ce prix que l’information routière deviendra fiable : pouvoir prévenir un conducteur, en temps réel, qu’un danger se présente peut avoir des répercussions sur les accidents, diminuer les embouteillages en lui permettant de les éviter. Cela fait également économiser du temps et du carburant et participe donc de façon significative à la réduction de la pollution dans les villes.