Roue galette, roue galère !

Roue galette, roue galère !

Roue galetteDes avantages sans commune mesure avec la liste des dangers encourus : un équipement à éviter…
En 1997, neuf des trente voitures les plus vendues en France étaient équipées de roues de secours galette. Quatre ans plus tard, il n’en reste que trois. En octobre 1997 justement (Auto Moto n° 39), nous avions démontré le danger de ce type de roue : vitesse limitée à 80 km/h, manœuvres d’urgence délicates, usure très rapide de la bande de roulement… Depuis, les constructeurs ont fait machine arrière. Auto Moto fait le point.

Avantages constructeurs
– Un prix inférieur à celui d’une roue de secours classique, ce qui permet d’abaisser le prix de revient du véhicule.
– Le gain de quelques kilos est un argument important, à l’heure où les ingénieurs traquent le moindre gramme.
– La réduction de plus des deux tiers des dimensions d’une galette par rapport à une roue de secours classique permet aux constructeurs d’offrir un gain d’espace supplémentaire dans le coffre.

Risques utilisateurs
– Le comportement de la voiture est modifié. Même en ligne droite, la direction est déséquilibrée.
– En virage, la stabilité du train arrière est compromise : risque de survirage brutal, difficile à rattraper.
– En freinage d’urgence, l’ABS ne peut empêcher des à-coups dus à la différence d’adhérence de la galette. Sans ABS, un freinage d’urgence à 80 km/h provoque “un plat” qui rend alors la roue galette inutilisable.
– Sur sol mouillé, les distances de freinage augmentent sensiblement. Chaussée de quatre roues normales, une Peugeot 306 s’arrête en 35 mètres lors d’un freinage d’urgence à 80 km/h. Elle met 4,60 mètres de plus si la roue galette est montée à l’arrière et 8 mètres de plus si elle est montée à l’avant. Et la différence d’adhérence rend la voiture très difficile à maîtriser. Sans ABS et roue galette montée à l’arrière, le tête-à-queue intervient neuf fois sur dix en cas de freinage brutal.
– Enfin, contrairement à la roue de secours, la galette ne sert qu’une fois. En effet, un début d’arrachement de la bande de roulement avec apparition de la trame métallique peut intervenir très rapidement en cas d’utilisation sur parcours sinueux. Mais qui décidera de s’arrêter alors qu’il lui reste seulement quelques dizaines de kilomètres à parcourir ? Or continuer de rouler avec un pneu dans cet état est risqué.

A faire
– En cas de crevaison, quelle que soit la roue en cause, il est préférable de monter la galette à l’avant. Les risques de tête-à-queue seront réduits et la tenue de route s’en trouvera moins dégradée.
– Vérifier la pression de la galette. Il est recommandé qu’elle soit de l’ordre de 4 kg, voire 4,2 kg (de 1,8 à 2,1 kg pour une roue normale) afin de compenser ses petites dimensions et son manque de rigidité.
– Plutôt que d’utiliser la galette, une bombe anticrevaison (de 20 à 100 F) permet dans 90 % des cas de réparer un pneu crevé (en cas de crevaison lente) et de continuer son trajet en toute sécurité (pas de modification d’allure ni de comportement). Le contenu de la bombe jouera alors le rôle de rustine d’étanchéité pour les petits trous. Attention, le pneu devra tout de même être vérifié par la suite par un professionnel afin de s’assurer qu’il n’a pas été endommagé. En revanche, s’il y a déchirure ou éclatement du pneu, la bombe ne servira à rien.
– Lors de la commande d’un véhicule neuf, il faut négocier avec le concessionnaire le remplacement de la roue galette éventuelle par une roue de secours classique, la plupart des modèles concernés pouvant en accueillir une. D’autant plus que lors du renouvellement d’un train, la cinquième roue permet souvent de faire quelques économies.