Livraison non conforme : comment réagir ?

Livraison non conforme : comment réagir ?

Livraison non conforme : comment réagir ? Si le véhicule livré se révèle différent de celui commandé, l’acheteur peut le refuser… ou négocier. Finition ou motorisation non conforme, couleur différente, option manquante ou ajoutée (et facturée…), il peut arriver que le véhicule livré ne corresponde pas à celui commandé. Quand et comment contester pour faire valoir ses droits ? Voici les solutions pour réparer ce préjudice et obtenir la bonne voiture. Tout commence par le bon de commande.

Le bon de commande
Etabli en double exemplaire, il doit indiquer précisément :
la dénomination de vente, c’est-à-dire le modèle choisi (marque, type, version, finition, couleur…) ainsi que la liste détaillée des options et accessoires retenus (équipements et services) et leur prix, cela semble évident et pourtant de nombreux litiges viennent de là ;
le prix TTC et définitif, incluant les frais de mise à la route et d’immatriculation. Le prix du véhicule est garanti jusqu’à la livraison et ne peut subir de changement qu’en cas de modifications techniques résultant de nouvelles normes imposées par les pouvoirs publics ;
la date précise de livraison (jour, mois, année) ;
la faculté pour le client d’annuler sa commande ou d’exiger le remboursement des sommes versées (et notées sur le bon) à titre d’acompte ou d’arrhes ;
si l’achat est ou non subordonné à l’obtention d’un crédit ;
les conditions, le cas échéant, de reprise de l’ancien véhicule.

A la livraison
Aux termes de l’article 1 614 du Code civil, le vendeur est dans l’obligation de délivrer la chose telle qu’elle a été commandée, en l’occurrence une voiture correspondant en tout point à celle commandée. L’acheteur doit à sa réception vérifier dans le détail la conformité du modèle sans se contenter d’inscrire “sous réserve de vérifications” sur le bon de livraison. Si le véhicule ne correspond pas parfaitement à celui commandé, l’acheteur peut l’accepter après négociation (baisse du prix, extension de garantie…) avec le vendeur. Celui-ci ne pourra d’ailleurs pas se prévaloir d’une augmentation du prix si le véhicule livré se révèle plus coûteux que celui commandé. Dans tous les cas de non-conformité, l’acheteur peut refuser la livraison : ne pas signer le bon de réception et ne pas verser le solde dû. Deux possibilités s’offrent alors à l’acheteur : obtenir le véhicule demandé ou annuler la vente.

Mise en demeure ou annulation de vente
Il faut envoyer au vendeur une lettre recommandée avec accusé de réception relatant les faits avec précision et le mettant en demeure de livrer la bonne voiture. Il faut toujours demander une réponse écrite et sous délai (par exemple sous huit jours). Si le vendeur se trouve dans l’impossibilité d’effectuer la livraison, la vente pourra être annulée. La lettre doit être envoyée (article L 114.1 du Code de la consommation) dans les 60 jours suivant la date de livraison prévue. Une fois ce délai expiré, il ne sera plus possible de demander la résiliation du contrat. Cette dernière sera effective dès que le vendeur aura reçu la lettre recommandée avec accusé de réception, sauf si la livraison intervient entre les dates d’envoi et d’arrivée de la lettre. Reste à récupérer les arrhes ou l’acompte. Si rien n’est précisé, l’article L 114.1 précité prévoit qu’il s’agit d’arrhes. Dans le cas d’un acompte le vendeur doit restituer la somme versée, dans le cas d’arrhes, la somme est doublée. Et si l’argent versé par l’acheteur a été conservé plus de trois mois par le vendeur, l’acheteur est en droit d’exiger la somme augmentée des intérêts au taux légal.