
RENAULT : La qualité, enfin ?

Une impression confirmée par un sondage interne qui prouverait qu’en 2002 une Renault neuve sur dix a connu une panne immobilisante. Selon un syndicaliste de l’entreprise, même l’entourage et les proches de Louis Schweitzer se seraient plaints auprès de lui de ce manque de qualité sur leurs propres véhicules.
Du coup, le constructeur a annoncé en interne un “plan qualité Renault” qui s’étalera sur deux ans et dont Jean-Louis Ricaud, directeur de la qualité Renault, expliquait à notre confrère Rechange Automobile qu’il “avait pour but de diviser par deux ou trois le taux d’incidents sur certains organes ou véhicules existants”. Pour y parvenir, des vérifications renforcées et des contrôles supplémentaires à la réception des pièces de fournisseurs, mais également sur chaîne et en fin de chaîne, seront mis en place, sans oublier des essais de roulage systématiques. De plus, selon le syndicat CGT du constructeur, 2000 personnes se seraient vu confier de nouvelles responsabilités dans l’entreprise en matière de suivi qualité. Pour autant, la CGT s’interroge sur les deux objectifs, selon lui totalement antagonistes, mis en avant par Louis Schweitzer lors de cette convention: “réduire les coûts fixes” et “privilégier la qualité”.
Pour les syndicalistes, cette déperdition de qualité vient d’une mauvaise écoute du personnel, d’une trop grande rotation de celui-ci, ainsi que d’une pression trop forte sur les sous-traitants. Ce que l’un d’entre eux traduit ainsi: “A force de baisser les effectifs, à force de remplacer les hommes de métier par des gestionnaires, à force d’externaliser, on finit par ne savoir traiter les problèmes techniques qu’en envoyant des notes aux fournisseurs pour exiger qu’ils les résolvent et on rencontre des difficultés pour renouveler les compétences et former les jeunes.” De son côté, Jean-Louis Ricaud martèle: “La qualité est un combat de tous les jours et nous n’en aurons jamais fini avec elle.
